vendredi 10 juillet 2015

RESISTANCE ... QUELQUES NOMS ...

Lise Baissac (1905-2004) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret mauricien du Special Operations Executive (SOE). Elle fut l’un des quatorze Mauriciens engagés par le SOE, en raison notamment de leur connaissance des deux langues, l’anglais et le français.
Elle a pour mission de former, d'organiser et de conduire le réseau "ARTIST" en s’installant à Poitiers. Son nom de guerre est « Odile ».
A son arrivée à Poitiers, elle crée un sous-réseau de Buckmaster affilié au réseau "Denis" dont le champs d'action est la Vienne et la zone de Ruffec (en Charente). Ce réseau comprenait 22 personnes (dont 8 furent déportés). Ce réseau prit le nom de "Artist" après la libération. Les adhérents furent recrutés par Mr et Mme Gateau et financés par les moyens personnels des adhérents et par des fonds parachutés dans les containers. C'est donc avec M. et Mme Gateau, résistants de longue date, qu'elle organise le réseau. Elle accueille de nouveaux agents dans un appartement au 19 rue Boncenne qu'elle choisit sans concierge et dans une rue animée, non loin du quartier général de la Gestapo qui se trouvait proche du palais de justice(Elle fait même la connaissance du chef de la Gestapo, le détesté Grabowski).
Février-mars 1943: Elle organise avec succès cinq parachutages d'armes dans les régions de Poitiers, Vouillé et Ruffec.
Elle joue aussi un rôle d’agent de liaison entre trois réseaux : le réseau SCIENTIST de Claude son frère (basé à Bordeaux); le réseau Prosper-PHYSICIAN de Francis Suttill « Prosper » (basé à Paris) et le réseau BRICKLAYER de France Antelme.
Juin 1943: Le réseau Prosper s’effondre. Les arrestations sont nombreuses. Et par les relations entre Prosper-PHYSICIAN et SCIENTIST, de lourdes menaces pèsent aussi sur SCIENTIST et sur ARTIST.

Juillet 1943: Elle quitte Poitiers...

 

Mme Gateau

est entrée dans la Résistance avec son mari, (commissaire priseur à Poitiers) dès 1940.

M. Gateau, est arrivé de zone libre en 1940. Il rentra en contact avec le Père Aubry S.J (professeur au collège St-Joseph), qui avait transmis son adresse au "War Office".
Les époux Gateau devinrent la boîte aux lettres de ce service britannique, après le départ précipité du Père Aubry recherché par la Gestapo.

En septembre 1942 la centrale des services secrets anglais décida une opération exceptionnelle de parachutage d’agents féminins. Parmi celles-ci, Lise de Baissac allait exercer son activité dans le département (son frère Claude de Baissac dirigeait les services du SOE dans la région de Bordeaux). Parachutée le 26 septembre 1942 elle fut accueillie par Jean Culioli agent de l’Intelligence Service qui l’amena à Poitiers chez M. et Mme Gateau.

La mission confiée à Lise de Baissac consistait à rechercher des volontaires pour recevoir des parachutages d’armes et de munitions. Elle accomplit sa tâche avec l’aide de M. et Mme Gateau. Le premier parachutage eut lieu dans la nuit du 13 au 14 février 1943 à St-Léger-la-Pallu dans la ferme de M. Brault, le second le 15 février dans la région de Vouillé et le troisième le 13 mars 1943. Enfin, dans la nuit du 17 au 18 mars, eut lieu l’opération "Traider" avec "les Lysanders" à Marnay près du village de Medelle.

C’est à la suite de cette opération, parfaitement réussie, que la Gestapo touchée par des rumeurs entreprit une enquête. M. et Mme Gateau durent mettre un frein à leurs activités, mais ils n’en continuèrent pas moins à servir la Résistance au sein du Réseau Mousquetaire et de l’Organisation de la Résistance de l’armée. Mais d’ores et déjà, ils avaient été placés sous surveillance et
ils furent arrêtés puis déportés en février 1944 en même temps que tous les membres du réseau "Artist" (Mr Brault, Mr Gendron ..).
Arrêtée avec son mari le 19 février 1944 (celui-ci sera tué au cours de son transfert de Buchenwald vers l’Autriche) Mme Gateau resta à la prison de la Pierre Levée jusqu’au 4 mars 1944, après avoir connu la rue des Saussaies à Paris (de triste mémoire) puis le fort de Romainville, avant d’être transférée à Ravensbrück avec 900 autres femmes, dans les conditions les plus épouvantables que l’on puisse imaginer. Elle connut ensuite l’horreur du camp d’Holleischen, où elle était affectée à des travaux de terrassement et d’abattage d’arbres en forêt d’où elle gardera le souvenir d’un appel qui durait des heures par des températures de moins 30. (il y en eut 13 le jour de Noël 1944). Malgré ces épreuves abominables, Mme Gateau survécut.
http://milguerres.unblog.fr/lise-de-baissac/Sources:
fondation pour la mémoire
Site de St Léger la Pallu
Lise de Baissac -- Wikipedia
Le picton n°47
Rue des Saussais à Paris

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